Sanglier

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Un animal mythique

Représentant l’un des plus anciens symboles dans l’histoire de plusieurs nations, le sanglier entretient une relation amour-haine avec l’homme. Incarnant une figure spirituelle, il personnifie Dieu ou le démon. Animal mythique, le sanglier symbolise la force. Son boutoir, composé du groin et des canines, confère une grande résistance à sa tête qui est directement reliée à des épaules puissantes, sans cou. Ses pattes sont courtes, mais robustes. La tête du mâle est plus large que celle de la laie – la femelle – et son dos, plus rebondi.

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Sa morphologie

Les oreilles du sanglier restent bien droites, l’obligeant à se retourner pour mieux entendre. Très fine, son ouïe est bien meilleure que sa vue. Généralement droite et couverte de longs poils sur le bout, la queue du sanglier révèle son humeur. Doté d’un odorat très développé, le sanglier peut sentir à une distance de plus d’un kilomètre, ce qui compense pour sa faible vision. Ses pieds sont composés de deux pinces qui prennent appui sur le sol et qui sont protégées par le sabot. Deux autres « doigts » – nommés garde –sont situés derrière le pied, en hauteur. Ils servent lorsque le sol est boueux ou lors de descentes.

La dentition du sanglier est composée de 44 dents. Ses mâchoires inférieure et supérieure sont chacune munies de trois incisives, d’une canine, de quatre prémolaires et de trois molaires. Bien que la dentition du sanglier évolue au cours des trois premières années, ses canines deviennent de plus en plus proéminentes au fur et à mesure que l’animal vieillit. Elles peuvent mesurer plus de 15 cm chez le mâle adulte.

La couleur du pelage varie selon l’âge et la saison. Celui du marcassin peut prendre une teinte allant du roux foncé au beige clair. Il est parsemé de onze rayures de couleur noire afin de permettre un parfait camouflage. Le marcassin perd ses rayures vers l’âge de quatre mois. Par la suite, on le nomme bête rousse, comme la couleur de son pelage.

Lorsque le sanglier atteint sa maturité, vers 16 mois, son pelage devient brun foncé avec des reflets roux, noir ou blond, selon la lignée. Lorsque le sanglier atteint sa troisième année de vie, son pelage devient brun foncé avec des reflets roux. Chez l’adulte, le poil mesure de 2 à 15 cm sur les épaules. Lorsque l’hiver approche, des poils qu’on appelle bourre apparaissent. D’une couleur blanc jaunâtre, ils s’entremêlent aux autres. Ces poils sont très prisés pour la fabrication de brosses ou de pinceaux.

Doué d’une intelligence remarquable, le sanglier est également doté d’une grande mémoire, d’une capacité d’adaptation incroyable et d’un odorat très développé. Son odorat constitue d’ailleurs un important moyen de communication et de survie. Le sanglier l’utilise pour trouver de la nourriture dans la terre ainsi que pour reconnaître ses semblables. La laie transmet ce savoir aux marcassins dès les premiers instants de leur vie. Pour ce faire, elle imprègne ses petits de son odeur afin qu’ils puissent la retrouver rapidement. Les sangliers répandent leur odeur à l’aide de sécrétions de glandes. Les sons qu’ils émettent sous forme de cris dans la harde constituent leur plus grand moyen de communication. Variés, ces sons ont plusieurs significations : contact, avertissement et combat. On dit du sanglier qu’il grogne ou qu’il grommèle.

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Sa reproduction

En période de chaleur, les mâles communiquent avec leur glande préputiale, les femelles, avec leurs glandes lacrymales. L’ouïe du sanglier permet de comprendre la nature des intentions des autres et de détecter les dangers imminents. En raison de sa bonne mémoire, ses expériences négatives ou positives antérieures influencent son comportement. Sa capacité d’adaptation l’a transformé, à l’état sauvage, en un animal nocturne afin de se protéger contre son plus grand prédateur : l’homme.

Une laie peut être en chaleur tous les 21 jours, et ce, pendant une période de 1 ½ à 2 jours. Lors de la saison automnale, les laies dominantes sont les premières en chaleur, provoquant ainsi les chaleurs des autres femelles du troupeau. Elles laissent des marques destinées aux mâles avec la sécrétion de leurs glandes lacrymales. Le mâle urine pour délimiter son territoire, ce qui d’éloigne et avertit les autres mâles. Avec sa salive, il marque les branches en hauteur pour intimider ou simplement pour marquer ses femelles prétendantes de sa bave.

Il est possible que des mâles se battent pour des femelles par un violent combat d’épaule à épaule, mais rarement mortel. La femelle dominante a le dernier mot en ce qui concerne l’accouplement dans la harde. La période de gestation varie entre environ 3 mois et 3 semaines. En moyenne, la femelle donne naissance à 3 ou 9 marcassins, et ce, trois fois en deux ans en élevage et environ une fois par année dans la nature.

Dès les premières minutes de sa naissance, le marcassin a tous ses sens en éveil. Il tète sa mère immédiatement. La laie ne le lèche pas pour le nettoyer. Rapidement, des bousculades et même des combats établissent une classification hiérarchique des marcassins. Après une période d’au plus 3 jours, chaque marcassin possède sa propre tétine qu’il sera prêt à défendre au besoin. On peut prédire le comportement (dominant ou dominé) qu’auront les marcassins à l’âge adulte en observant les jeux auxquels ils se livrent. Dès l’âge de 4 ou 5 jours, le marcassin commence à mâcher et à rejeter de la nourriture solide. À 15 jours de vie, il commence à ingurgiter la nourriture et après 10 semaines, son alimentation est entièrement solide. Advenant que la mère signale un danger, le marcassin se protège en la suivant ou en se camouflant dans le sol et en restant aux aguets.

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Le troupeau

Une harde de sangliers est organisée en une société matriarcale. Composée de femelles qui proviennent de la même famille (cousines, sœurs, filles, petites-filles) et dont la une hiérarchie est bien déterminée, une harde peut atteindre jusqu’à 50 sujets. Pour survivre, le troupeau reste toujours groupé et chaque laie occupe une place bien précise.

La « chef » du troupeau joue le rôle de meneuse. Elle assure la sécurité de ses congénères et conduit la recherche de nourriture qu’elle distribue. Elle décide également de la trajectoire de fuite et désigne les périodes de repos. Son expérience et sa mémorisation des lieux physiques lui permettent de bien accomplir ces tâches. Lorsqu’un troupeau perd sa laie meneuse, il peut entrer dans une longue période de perturbation.

Quant au mâle, il vit majoritairement seul. Chassé rapidement du troupeau, il doit rester alerte et recourir à la ruse pour survivre. Durant sa vie, il passe de bête de compagnie à tiers-ans (à 3 ans), quartanier (à 4 ans), vieux sanglier (à 5 ans), grand vieux sanglier (à 6 ans) et solitaire (vers 7 ans).

De nature discrète, le sanglier est difficile à observer dans son habitat naturel. Fidèle à son environnement d’origine, il peut migrer en situation de danger où lorsque l’environnement est transformé. Son territoire peut s’étendre de 2 500 ha à 20 000 ha.

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Le toilettage

Les sangliers occupent une grande partie de leur temps au toilettage puisque leur morphologie ne leur permet pas de s’auto soigner. Pour ce faire, ils se toilettent entre eux, se vautrent dans des souilles et se frottent contre des arbres pour se débarrasser d’insectes ou simplement pour se rafraîchir. L’ensemble du troupeau participe au nettoyage. Un signe du nez indique que le toilettage est terminé.

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La chasse

La chasse au sanglier est une activité pratiquée en Europe et en Eurasie depuis la plus haute antiquité. La viande de sanglier était tellement appréciée de ces premiers chasseurs qu’ils l’ont domestiqué. Avec le temps et l’avancement de l’agriculture, l’élevage a disparu. On a recommencé à chasser le sanglier en raison des dégâts qu’il cause.

La chasse au sanglier est recherchée depuis des milliers d’années en raison de son côté sportif et de son aspect stratégique. En plus d’être noble et courageux, l’animal déjoue les stratégies de chasse de l’homme grâce à sa mémoire. Le sanglier devient donc un beau trophée de chasse pour les amateurs. La chasse au sanglier est également un sport dangereux, car l’animal peut rapidement affronter un homme ou un chien.